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Xénophobie

La xénophobie désigne les sentiments de crainte, d'hostilité, voire de haine envers les étrangers, c'est-à-dire de ceux qui n'ont pas la même nationalité que soi ou qui n'appartiennent pas au même groupe (culture, religion, langue...). L'étranger est perçu comme une menace pour l'équilibre de vie et, donc comme un ennemi, ce qui entraîne des réactions de peur ou d'hostilité, ou les deux. La xénophobie peut dégénérer en haine ou en violence.

Les sentiments xénophobes se développent souvent dans les périodes de crise économique dont l'étranger devient le bouc émissaire ou lorsque deux cultures différentes doivent cohabiter. (d'après le dictionnaire La Toupie)

Formé des deux racines grecques xenos (« étranger ») et phobos (« peur », « rejet »), le mot « xénophobie » signifie littéralement la peur ou le rejet de l'étranger. Il caractérise toute attitude d'hostilité à l'égard d'une ou plusieurs personnes étrangères, hostilité essentiellement motivée par la nationalité, la langue, la religion ou la couleur de peau.

La xénophobie peut être considérée comme une attitude universellement répandue vis-à-vis de l'altérité et du rapport à l'Autre, un réflexe primaire de peur qui mène au rejet quasi instinctif de tout ce qui apparaît « différent » et donc potentiellement « dangereux ». D'un point de vue sociologique, Jérôme Valluy définit la xénophobie comme l'« ensemble des discours et des actes tendant à désigner de façon injustifiée l'étranger comme un problème, un risque ou une menace pour la société d'accueil et à le tenir à l'écart de cette société, que l'étranger soit au loin et susceptible de venir, ou déjà arrivé dans cette société ou encore depuis longtemps installé » (Jérôme Valluy, Rejet des exilés. Le grand retournement du droit de l'asile, Éditions Du Croquant, 2009, p. 2).

Il s'agit donc avant tout d'un comportement, d'une attitude susceptible le cas échéant d'être alimentée voire entretenue, parfois à des fins politiques et électorales. Jouer sur la peur de l'immigration, comme le font souvent les partis politiques d'extrême droite (mais pas seulement) revient à alimenter le comportement xénophobe de rejet, l'étranger devenant un bouc émissaire idéal sur la tête duquel on charge tous les maux de la société.

Le cas de l'islamophobie, par exemple, est représentatif de cette attitude de peur et de rejet d'un groupe de personnes bien précis, en l'occurrence les musulmans, et susceptible d'être alimentée et instrumentalisée à des fins politiques et électorales (peur de l'islamisation de la société, instrumentalisation du terrorisme islamiste, etc.).

La xénophobie, comme son nom l'indique, relève davantage de l'émotion, et donc de l'irrationnel, que du raisonnement et de la logique. Toutefois, les tentatives de « rationalisation » de cette attitude de rejet et de peur ont existé et existent toujours : le racisme et l'antisémitisme sont des exemples de transformation du comportement irrationnel xénophobe en idéologie cohérente à prétention quasi « scientifique ».